Evolution démographique
En 1790, notre village est principalement tourné vers l’agriculture et la population s’élève à 504 habitants.
Si elle croit légèrement au début du XIXème siècle, les conflits de 1870 et 1914 font payer un lourd tribu à notre commune puisque 21 de nos soldats disparaissent sur ces seules deux guerres.
La révolution industrielle et l’appel de la ville sont aussi à l’origine d’un début d’exode et notre commune se vide jusqu’à ne plus compter que 205 habitants au recensement de 1968.
Toutefois, la volonté gouvernementale de doter le pays d’une énergie abondante et à coût attractif conduit EDF à construire, dans la plaine de l’Ain à mois de 30 kilomètres de Rignieux le Franc, une des premières centrales nucléaires du nouveau parc électrique français et c’est l’occasion d’un nouvel essor pour la commune qui voit l’arrivée de nombreuses familles dont l’un ou l’autre des conjoints travaille sur le site même de la centrale en construction puis, ensuite, dans sa phase d’exploitation.
D’autre part, l’évolution et l’attractivité de la métropole lyonnaise, conjuguées à l’augmentation des prix du foncier amènent également de nombreux foyers à s’installer en sa périphérie et Rignieux héberge aujourd’hui une grande population de «banlieusards» lyonnais.
Lors du recensement de 2022, notre village a dépassé les 1000 habitants dont 77,5% sont actifs et travaillent principalement à l’extérieur de la commune.
Evolution du territoire
La population évoluant, le village suit en améliorant son réseau routier et en accroissant son parc immobilier.
Les routes que nous connaissons aujourd’hui virent le jour durant les dernières années du XIXème siècle : chemin du Brevet au Guillon en 1849, chemin menant aux Platières en 1856, chemin reliant le centre du village au Guillon en 1861-1866, chemin reliant le centre du village au hameau de Chanoz en 1891, pour ne citer qu’eux.
L’habitat a évolué plus tardivement avec la création des lotissements du Giroux et des Brosses dans les années 1970, les Hauts de Rignieux et les Morillons au début des années 1980, Bellevue et Les Primevères début 2000, Bataillard 1 puis 2 entre 1990 et 2000, Champ fleuri en 2017, domaine de Morillon en 2022.
Cette évolution est bien visible sur les 3 vues ci-dessous montrant le centre du village en 1840 (cadastre napoléonien), 1950 et 2020.
Si l’habitat a évolué à la hausse avec les constructions de maisons individuelles et des lotissements évoqués ci-dessus, il y a malgré tout des fermes et domaines qui ont disparu au fil du temps :
- Le domaine de Devise qui se trouvait au niveau de l’embranchement du chemin de Bel-Air sur la droite de la RD22A,
- La ferme Au Crêt qui se trouvait au sud du Château actuel, vers la butte de Pauberon qui sépare Rignieux de Meximieux,
- Le domaine de Champremont qui se trouvait au sud-est du domaine de Turus en bordure de la RD22,
- La ferme du Clozel à flanc de coteau entre le Gauthier et le Moulin du Tour.
Le château a été partiellement démonté après la révolution et ses pierres ont servi à la construction de la ferme La Grive à St Eloi.
Evolution des structures sociales
Qui dit évolution de la population, dit obligatoirement évolution des structures sociales de la commune.
L'école ...
La première école est créée en novembre 1843 dans un bâtiment aujourd’hui disparu, situé à gauche de la fresque Place de la Fontaine. Ce bâtiment a aussi accueilli la première mairie. Mais le conseil municipal ne pouvant s’y réunir lorsqu’il y avait classe, en 1860 est construit l’école primaire que l’on connait.
Cette école n’accueillait que les garçons, les filles étant instruites par les religieuses dans la «Maison des Sœurs», actuelle maison de Mr et Mme Albert THIEVON.
Les élèves payaient une redevance allant de 1,25 franc à 2 francs par mois selon le niveau scolaire suivi, redevance qui disparait en 1881 avec la décision de Jules FERRY d’instaurer la gratuité de l’enseignement. Le chauffage était assuré par du bois, coupé annuellement par les habitants dans les bois de Samans.
En 1902, en application de la laïcisation de l’école de filles, le conseil municipal décide de la création d’une école pour les filles, accolée à l’école des garçons construite précédemment. L’école devient mixte en 1927. La nouvelle école maternelle est réalisée en 2011.
L'action sociale ...
Bien avant la création d’un CCAS dans la commune, la recherche de tout ce qui peut apporter aide à la population, à sa sécurité a été de tout temps le souci de ceux qui ont eu la charge de veiller aux destinées de la commune. Mais ce n’est qu’à partir du XIXème siècle que l’on peut connaitre les efforts réalisés grâce aux délibérations du conseil municipal.
On retrouve par exemple, entre 1856 et 1866, l’attribution d’une somme pour un enfant sourd-muet, une subvention pour l’achat par un paysan d’un appareil contre la météorisation (gonflement des bovins), une subvention pour les études d’une élève infirmière ou encore une aide aux sinistrés suite aux orages de grêle.
Plus tard en 1875 est fondée la société de secours mutuels Saint Blaise, et en 1884 création d’œuvres collectives entre la caisse des écoles et la commission municipale scolaire créées quelques années plus tôt.
D’autre part, des dons et des legs de plusieurs familles permettent à la commune de faire « une dot alternativement à un garçon ou une fille au moment de leur mariage ».
Les commerces et artisans ...
Notre village a connu, au début du XXème siècle un nombre de commerces et artisans nettement plus important qu’actuellement.
Il y avait, par exemple, deux cafés-épicerie, un dans l’actuelle maison de Mme et Mr MARQUEYROL tenu par les familles THIMON puis MILLON, et un second dans l’actuel Café restaurant de la Mairie.
Il y avait également un tailleur et un cordonnier. Deux meuniers exerçaient au Moulin Joli (actuel lieu-dit Mas Joli) et un au Moulin du Tour (alors nommé le Payot). Ce dernier moulin servit d’abri à la population du village lors des bombardements de Meximieux en septembre 1944.
Il y avait enfin un maréchal-ferrant au centre du village, dans l’actuelle maison de Mme et Mr CHAMBAUD, dont la forge a ensuite migré dans l’ancienne usine THIMECA à l’entrée ouest du village.
Étonnamment, il n’y avait pas de boulangerie, mais ceci s’explique puisque chaque hameau possédait un ou plusieurs fours qui permettaient de cuire des pains pour ses habitants. Il y avait également une cinquantaine de producteurs de lait à Rignieux !
Les commerces et artisans ...
Outre la dizaine de petites exploitations agricoles que comptait le village, il existait à Rignieux de nombreux vergers dont les pommes servaient à confectionner du cidre jusque dans les années 60 et des vignes couvraient plusieurs terrains du village comme le coteau situé sous l’église, celui du Closel entre le Moulin du Tour et le Gauthier ou encore la butte du Mollard.
Le raisin était pressé pour faire du vin de table, mais servait aussi à la distillation et la production de marc, un alambic était installé tous les ans sur l’actuelle place de la Fontaine.
Les équipements ...
La commune suit naturellement le développement des équipements « modernes ». Ainsi, le réseau rural de distribution électrique voit le jour en 1927 et Rignieux adhère au syndicat intercommunal d’électricité en 1929.
Le réseau d’eau potable est créé en 1954, mais le réseau d’assainissement n’arrive qu’en 1970 avec une première station d’épuration, remplacée, en 1999, par celle que nous connaissons aujourd’hui.
La lagune qui traite des eaux usées du Guillon et du Brevet a vu le jour en 1992.
La compagnie des sapeurs pompiers ...
Elle nait le 25 mai 1913, dans le contexte particulier de l’avant-guerre, commandée par le lieutenant Michel THIMON. Elle compte 28 sapeurs et est équipée d’une pompe à bras aspirante/refoulante acquise auprès de la ville de Lyon, d’un chariot dévidoir de tuyaux et une centaine de seaux de toile ! Ce n’est qu’en 1952 que la municipalité vote l’acquisition d’une motopompe, puis en 1989 un nouveau camion citerne est acheté, épaulé en 2009 par un engin de type ambulance pour le secours et l’assistance aux blessés.
La caserne que nous connaissons aujourd’hui, route de Chanoz, est sortie de terre en 1987.
Précédemment, la compagnie était abritée à proximité du bâtiment scolaire.
Les loisirs ...
Pour remplacer le bal couvert de la vogue qui se tenait le 15 août, une salle des fêtes est construite dès 1961 sur les jardins de la famille GREC avec le concours de tous les habitants. Ses dimensions ont été fixées par une toiture récupérée d’occasion ! Elle sera agrandie en 1992.
Un terrain de foot et de boules est aménagé en 1977, à l’emplacement de l’actuel lotissement Bataillard. L’aire de sport et loisirs est créée au plan d’eau en 1992, les tennis et le plateau multisports voient le jour en 2009.
La salle polyvalente (rue des Ainés) est créée en 1981 et les premières pistes cyclables et piétonnières voient le jour à partir de 2013.
Evolution municipale ...
Lorsque le conseil municipal s’est mis en place, la mairie occupait un local dans l’école des garçons, aujourd’hui occupé par la bibliothèque. En 1973, en raison de l’exiguïté du lieu, la municipalité acquiert la maison ESCALLIER à l’entrée du village, maison de villégiature de la famille lyonnaise de l’aviateur Pierre ESCALLIER en l’honneur de qui on donnera le nom au square aménagé devant la maison.
Toujours pour remédier à un problème de place, la mairie déménage en 1997 dans les locaux que nous connaissons aujourd’hui, locaux de l’ancien presbytère.
Personnages célèbres ...
Outre le Capitaine Pierre ESCALLIER, remarquable technicien et inventeur d’un système de boussole pour avion, décédé en mission le 1er février 1929, Rignieux a connu plusieurs personnes notables. En premier lieu, Mlle Marie Anne Sophie JACOB, décédée le 26/07/1853 qui fit don de la maison qu’elle possédait à Rignieux aux religieuses de Saint Joseph pour en faire la Maison des Sœurs et qui devint la première école des filles. Elle a aussi fait construire (vers 1838) une chapelle dans l’ancien château de Brézenaud, dont il ne reste aujourd’hui qu’un pan de mur. Elle est inhumée à coté de l’église de Rignieux au pied d’une statue de la Vierge, qui trônait sur le pignon de l’église jusqu’à sa restauration en 1974. |
Il faut aussi citer Mme Etiennette MAGAT veuve FIARD. Les FIARD étaient des notables de Samans et de St Eloi. Peu avant sa mort, elle lègue en 1881 un ¼ de sa fortune à la commune de Rignieux afin de doter d’une allocation d’environ 1000 francs or, chaque année un garçon ou une fille digne de cette faveur « par leur travail et surtout par la pureté de leurs mœurs et de leurs sentiments religieux ».
Evoquons enfin, Mme RUDIGOZ veuve DONEY qui, en 1887, a légué son château de Trevet et le domaine de Bataillard à l’hôpital de Meximieux, avec charge pour l’hôpital de recevoir les malades nécessiteux des deux sexes de Rignieux et d’établir au château de Trevet un refuge pour les vieillards nécessiteux du canton de Meximieux.
Les domaines de Trevet et de Bataillard ont, depuis, été vendus et le produit de ces ventes a permis à l’hôpital de Meximieux de s’améliorer et s’agrandir.
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